mercredi 1 janvier 2014

Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë

Edition : Le livre de poche
Format poche

416 pages



Résumé : Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l’ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s’approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu’au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et frustre.

Mon avis : Un coup de cœur que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt !
Le début est un peu dur à comprendre de part la mise en place des nombreux personnages n’appartenant pas tous au même récit (NB : ne jamais essayer de commencer ce roman en étant très fatigué).
Il y a deux temps : celui de la narration avec Mr. Lockwood qui découvre Hurlevent et le temps passé narré par la servante Ellen Dean. Ce dernier a pour but d’éclairer le point de vue le plus récent car l’élément de résolution n’apparaît qu’après ce temps là. Les deux récits sont écrits à la première personne du singulier.
L’usage du « Je » permet de renforcer la perception des évènements par les personnages. Les faits ne sont pas toujours décrits avec objectivité et les personnages donnent leur véritable point de vue est nous font ressentir leurs sentiments et leurs impressions.
L’histoire est captivante : nous découvrons comment l’arrivée d’un personnage (Heathcliff) et le choix d’un autre (celui de Catherine d’épouser Edgar) va chambouler la vie des deux familles de Hurlevent et de La Grange. S’en suit une chaine d’évènements qui va de détériorer de plus en plus leur vie, alors qu’à certains passages du texte nous reprenons espoirs que le passé soit définitivement clos.
Les personnages ne sont pas des héros aux seules vertus. Au contraire, l’auteure met bien en avant les défauts de tous et notamment de Catherine et Heathcliff. Celui-ci s’est fait la promesse de détruire la vie des deux familles car il n’a pas pu vivre la vie qu’il souhaitait avec Catherine faute de statut élevé. Catherine, quant à elle, se montre égoïste au point de s’enfoncer peu à peu dans la folie. Chaque personne à sa part de responsabilité dans l’histoire et aucun n’est parfait, le plus dur étant de savoir lequel est le plus fautif (les enfants qui n’ont pas accueilli Heathcliff ? Le père pour l’avoir adopté ? Catherine pour ne pas l’avoir épousé ? Edgar pour ses mauvais sentiments envers Heathcliff ? Heathcliff pour ne pas avoir su se maîtriser ? Et autres). Le psychique des personnage est beaucoup atteint : nombreux sont ceux qui sont devenus fous.
A noter : munissez-vous d’un arbre généalogique pour comprendre les relations entre les divers personnages car c’est dur en début de visualiser qui est qui.
A un moment l’histoire redevient paisible. Il s’agit de l’enfance de Catherine (la fille de Catherine) qui grandit loin de Hurlevent à La Grange. Mais, malheureusement, il suffit d’un jour qu’elle tombe une premiere fois sur la maison, et d’une autre fois où elle découvre son cousin en souhaitant se rapprocher de lui. Si ce cousin n’était pas de faible constitution, si son caractère ne s’était pas dégradé et s’il n’était pas si peureux, les nouveaux malheurs qui ont suivis ne se seraient pas produits. Mais avec des « si » on mettrait Paris en bouteille et c’est là tout le pouvoir du roman : un seul geste, un seul choix, le moindre détail peut avoir un impact sur son futur et on ne peut pas contrôler d’avance le destin mais seulement subir les conséquences de nos décisions.
Le suspens est toujours présent, nous ne pouvons deviner la fin tant il se passe des choses. Le récit est très bien rythmé, il n’y a pas un instant où le récit ne nous tient pas en haleine et il n’y a aucun relâchement jusqu’à la toute fin.
Pour conclure, ce classique est à lire absolument même pour les plus réticents du genre classique. Ce livre à un véritable impact sur le lecteur, nous ne ressortons pas de notre lecture sans avoir connu un début de réflexion.

3 commentaires:

  1. Un magnifique classique... Lire ta chronique me donne envie de m'y plonger pour la seconde fois. *-* Comme toi, je le conseille aux adeptes du genre mais aussi à ceux qui n'apprécient pas beaucoup les classiques. Brontë a énormément de talent.

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    1. Tout a fait vrai, elle a beaucoup de talent est un super beau style ! Au départ j'avais peur vu la taille du pavé mais en fait on ne peut pas lâcher le bouquin une fois plongé dedans, je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt !

      Bonne re-lecture, j'espère qu'elle sera encore meilleure !

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  2. Jolie chronique ! Cela me donnerait presque envie de relire ce livre aussi... Si seulement je ne l'avais pas autant détesté. :(

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