samedi 9 novembre 2013

Le Seigneur des Anneaux T1 : La Communauté de l'Anneau de J.R.R. Tolkien

Edition : Pocket
Format poche
Parution : 03/03/2005

697 pages



Résumé : Aux temps reculés qu'évoque le récit, la Terre est peuplée d'innombrables créatures étranges. Les Hobbits, apparentés à l'homme, mais proches également des Elfes et des Nains, vivent en paix au nord-ouest de l'Ancien Monde, dans la Comté. Paix précaire et menacée, cependant, depuis que Bilbon Sacquet a dérobé au monstre Gollum l'Anneau de Puissance jadis forgé par Sauron de Mordor. Car cet anneau est doté d'un pouvoir immense et maléfique. Il permet à son détenteur de se rendre invisible et lui confère une autorité sans limite sur les possesseurs des autres Anneaux. Bref, il fait de lui le Maître du Monde. C'est pourquoi Sauron s'est juré de reconquérir l'Anneau par tous les moyens. Déjà ses Cavaliers Noirs rôdent aux frontières de la Comté.

Mon avis : Comment ne pas apprécier cette saga ? Maintenant que je l’ai calmement relu (ça remontait à il y a super longtemps) je vais pouvoir en faire un avis très détaillé.
Jamais je n’ai trouvé d’écriture aussi sublime. L’auteur narre son récit en utilisant un langage riche, et parfois même on a l’impression d’avoir un cours de français tant on (re)découvre des tournures de phrases oubliées parles abus de langage généralisés. Bref, comparé à certaines œuvres contemporaines, son style est juste magnifique.
J.R.R. Tolkien se sert beaucoup de la description pour chaque élément de l’histoire. Il cherche par-là à faire fonctionner notre cerveau pour se représenter ce monde nouveau, pour essayer de le rendre réel. Bien entendu, qui dit description dit longs, très longs passages d’écriture dans le texte ce qui pond un gros pavé de pages. Mais je me souviens d’une phrase de ma prof de français de seconde : « on reconnaît le véritable talent d’un auteur par sa capacité à multiplier les descriptions, car c’est là le travail le plus dur dans l’écriture ». Avant j’en riais car pour moi trop de description tue le livre, rend barbant son histoire. Mais là j’adhère totalement à cette idée.
Le premier tome se découpe en trois parties : le prologue sur les hobbits, le livre un et le livre deux.
Le prologue est dans ce cas purement descriptif. L’auteur nous présente l’histoire des hobbits depuis les premiers temps. Alors là, c’est assez dur à tout enregistrer vu la masse énorme d’informations. En même temps, l’auteur ne s’est pas contenté d’écrire une histoire dans un monde vaguement défini. Non. Il lui a donné une réelle consistance, une réelle identité. Le seul bémol est que, si vous êtes déjà nuls en histoire comme l’est mon cas et si vous avez tendance à lire vite, et bien on fini par être dépassé par cette quantité d’informations (dates, noms, événements). Néanmoins, dans un futur plus ou moins proche j’ai décidé de prendre ma revanche en relisant ce passage (mais comme j’ai déjà du mal à retenir toute l’histoire de la France je ne promets rien). Il nous présente aussi les habitudes des hobbits jusqu’aux détails pouvant sembler anodins telle que la coutume de l’herbe à pipe. Une précision qui se fait rare chez les autres auteurs.
L’histoire du temps présent commence enfin dans le livre un. Elle débute par des notes de gaieté dans ce pays qu’est la Comté, avec des habitants décrits comme très joviaux. Toutefois, l’intrigue ne tarde pas à s’installer et déjà nous parvient l’impression de danger. Celle-ci se manifeste par un objet : l’anneau de Bilbon. C’est vrai qu’après avoir vu maintes fois le film (je l’ai regardé peu de jours avant ma lecture), on sait ce qu’il en retourne. Mais si on arrive à passer outre cela on est plongé dans un mystère total, et c’est pourquoi on se hâte de tourner les pages afin de comprendre quelle est l’ampleur de la menace.
On se prend vite d’amitié avec ces hobbits et donc nous partons avec plaisir à l’aventure à leur côté. Du coup, à chaque moment difficile et intense du livre nous craignons pour eux, nous sommes vraiment plongés dans l’histoire et voulons voir ce qu’il va arriver dans les pages suivantes.
Il y a juste un passage un peu flou dans ma tête quand ils séjournent chez Tom Bombadil que je ne saurais bien expliquer.
Chaque scène du texte est longue du fait de la description, mais comme je l’ai dit avant ça en fait un texte complet. Et puis l’auteur nous apporte des précisions qui donnent plus d’impact au roman. Par exemple, le conseil à Fondcombe dure plus de cinquante pages mais on découvre l’histoire de tous les autres personnages avant leur arrivée à la cité des elfes.
C’est encore un roman qui fait rêver par ses descriptions de lieux extraordinaires comme la Lotholorien. L’auteur fait travailler notre imagination. Mais, bien sur, il nous fait par d’endroits beaucoup plus sombres recelant de terribles dangers dont vont être victimes la compagnie.
La fin, même si nous la connaissons déjà, parvient là encore à nous toucher. Nous ne pouvons qu’admire l’héroïsme de Frodon qui poursuit sa quête alors qu’il désire rentrer chez lui. J’aime beaucoup Sam qui lui est très dévoué, c’est quelqu’un sur qui on peut compter dans les épreuves. Et puis on craint que l’Anneau finisse par le pervertir ou par tomber dans de mauvaises mains. Son pouvoir est effrayant quand on voit l’attraction qu’il exerce sur l’un des hommes les plus forts.
Je tiens juste à dire à ceux qui hésiteraient à le lire : lancez-vous. Ne vous en tenez pas qu’au film qui passe sous silence beaucoup de choses et qui cherche plus à faire ressortir les combats pour offrir de l’action aux spectateurs. Nous en apprenons beaucoup plus sur cet univers dans le roman que devant la télévision, tout simplement parce qu’ils ne pouvaient pas faire une adaptation sur dix heures d’enregistrement.
Tout au long des pages, c’est comme si nous retenions notre respiration, et à la fin seulement nous pouvons souffler. Et maintenant, j’ai hâte de lire les deux autres tomes que l’auteur nous présente gentiment en quelques lignes à la fin (il pose déjà le cadre et sait on va son histoire).
Le père de la fantasy !

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